UN CHOIX JUDICIEUX
La démocratie a ses exigences, nul ne l’ignore. Le score du scrutin à la présidence du Sénat justifie le choix judicieux de Thambwe Mwamba. Son parcours montre que, Alexis n’est pas un parvenu. Les grands électeurs l’ont compris. A 76 ans, l’homme a accumulé plus de sagesse et d’expérience qui lui permettront d’éviter des erreurs tout au long de son mandat. Plusieurs fois ministres sous divers régimes, dirigeant d’entreprises du portefeuille de l’Etat, Avocat, Alexis Thambwe Mwamba a toujours été placé, à chaque occasion, à la place qu’il faut et au moment voulu. Kengo Wa Dondo son prédécesseur au perchoir du Sénat, s’est dit très satisfait de son élection à la présidence du Sénat, non pas pour avoir cheminé ensemble au sein de l’Union des Démocrates Indépendants, UDI en sigle, plateforme politique créée lors de la Conférence Nationale Souveraine, mais parce que Thambwe Mwamba n’hésite pas à s’aligner du côté de la « maison » pour le salut et l’intérêt de la Nation. Dans toutes les grandes conférences organisées à la recherche des voies honorables pour sortir le pays des nombreuses crises qui l’ont secoué, Alexis Thambwe Mwamba a toujours pris une part très active et dans l’intérêt de la Nation. A la conférence nationale souveraine, aux côtés de Kengo wa Dondo, il avait choisi la troisième voix pour trancher entre l’opposition radicale menée par Etienne Tshisekedi et la dictature de Mobutu. A Sun City en Afrique du Sud, son plaidoyer pour la décrispation de la situation politique a débouché sur une transition pacifique qui a conduit le pays sur le retour de la démocratie. Bref, la désignation de Thambwe Mwamba par l’autorité morale du FCC et le choix des grands électeurs ont été judicieux pour le pays.
VEILLER A LA STABILITÉ DES INSTITUTIONS
L’unanimité n’est pas un principe de la démocratie. L’élection de Thambwe Mwamba à la tête du sénat a suscité certaines susceptibilités. Certains ont vu une manœuvre politique pour faire revenir le clan Kabila au pouvoir en cas d’une absence prolongée du chef de l’Etat ou de son incapacité physique ou mental à diriger le pays. Sur ce point, Alexis Thambwe Mwamba a été clair et précis dans cette interview accordée à RFI et dont voici la quintessence.
Question : Quel est votre objectif principal en votre qualité de nouveau président de la chambre haute du parlement ?
Alexis Thambwe Mwamba : En premier lieu, je veillerai à la stabilité des institutions en tant que gardien de la Constitution car, cette stabilité institutionnelle est indispensable à une démocratie apaisée et nos prédécesseurs l’ont bien démontré au cours de la longue législature précédente. Nous allons faire du Sénat un protecteur des citoyens contre des lois parfois votées dans la précipitation, des excès éventuels de l’exécutif influencé par la proximité d’élection ou des problèmes face à l’opinion publique. C’est ce contrepouvoir exigeant qu’incarne le Sénat. Je resterai attaché à un sénat qui devra soutenir le gouvernement à chaque fois que l’intérêt de la RDC l’exigera et qui devra savoir dire non, chaque fois qu’il le ressentirait en conscience.
Q : Comment entendez-vous gérer le sénat durant votre mandat ?
ATM: En bon père de famille. Je ne tiendrai pas compte des clans politiques. Je me déplorerai à moderniser complètement l’institution, d’informatiser tout le système de gestion.
Q : Vous êtes accusé dans l’affaire des tirs des missiles…
ATM : C’est un dossier monté par les hommes politiques pour me déstabiliser. A l’époque je n’étais que porte-parole du mouvement (RCD), je ne pouvais qu’annoncer ce qui était arrivé. Je n’avais pas le pouvoir de décider d’abattre un avion.
Q : Comment expliquez-vous l’échec d’Evariste Boshab, candidat du FCC ?
ATM : C’est une surprise désagréable pour notre famille politique, une évaluation pour savoir ce qui s’est passé est souhaitable.
Q: On parle de plus en plus de la révision de la Constitution et ce serait l’une des raisons du choix porté sur votre personne à la tête du sénat ?
ATM: Cela ne dépendant pas de moi, mais bien de la société civile, des représentants du peuple. En tant que président du sénat, j’ai le devoir d’écouter, de diriger le débat. Et s’il y a une décision à prendre, elle sortira du débat
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