A trois jours du début de la vingt-sixième conférence des parties prenantes sur les changements climatiques qui se tiendra à Glasgow en Ecosse, le Groupe de Travail Climat Redd Rénové, GTCRR a adressé son mémorandum aux parties de cette vingt-sixième conférence.
« La République Démocratique du Congo (RDC) possède un des grands massifs forestiers le mieux conservé
du monde. Pays solution au changement climatique, il est ainsi au cœur des grands enjeux planétaires,
notamment lors de la COP26 et au-delà. » Peut-on lire dans dans ce document rendu public ce vendredi 29 octobre à partir de Kinshasa.
Dans ce même mémorandum, les acteurs de la société civile environnementale congolaise membres de la plateforme GTCRR indiquent « la COP26 abordera les problèmes techniques en suspens : Règlement des Accords de Paris (y compris les
règles d’un nouveau marché mondial du carbone, article 6) et Règles de transparence et reporting ainsi que
des questions échouées lors des négociations de la COP25 à Madrid en 2019 qui ont été repoussées à la
COP26. Les négociations porteront surtout sur l’adaptation, le financement Climatique et l’Action inclusive
pour le Climat. L’adaptation comprendra : l’action renforcée pour l’adaptation, la protection et la remise en
état des écosystèmes, les SFN (Solutions fondées sur la nature), le régime foncier, les objectifs d’adaptation,
la gestion du paysage, la communication, l’éducation, y compris le financement de l’adaptation. »
Concernant le financement climatique, « les négociations porteront sur le financement pour l’adaptation et l’atténuation, y
compris les énergies renouvelables et la sécurité énergétique en Afrique, les pertes et dommages, le
financement au niveau local, le financement équitable et inclusif, le financement pour la technologie, les
capacités, les connaissances, le développement et le transfert de la recherche, l’éducation et la
communication. Quant à l’Action inclusive pour le climat, les thèmes au cœur des négociations sont les
actions justes et inclusives, l’inclusion sociale, la justice climatique, la transition équitable, l’éthique, la
participation et l’engagement des jeunes, des personnes âgées, des femmes, des personnes handicapées,
des peuples autochtones, l’engagement communautaire, la sécurité, la transparence, la responsabilité et la
redevabilité. »
Le GTCRR accompagné de ses membres notamment du Cercle pour la défense de l’environnement
(CEDEN) ainsi que de l’Initiative Interreligieuse pour les forêts tropicales en République Démocratique du
Congo (IRI-RDC), met en évidence les questions prioritaires suivantes qui doivent être prises en compte par
les négociateurs de la COP26 dans leurs délibérations. Les thèmes ci-haut qui seront abordés auront un
effet direct sur l’action climatique en RDC.
« Nous exhortons donc les parties à la CCNUCC, notamment les négociateurs, et les non parties de la société
civile de la RDC à saisir cette opportunité historique, en tirant les leçons des erreurs du passé, et à ouvrir la
voie à un avenir sûr et durable, complètement sobre en carbone, pour la planète Terre tout en maintenant
la croissance économique et pour les communautés locales et les peuples autochtones. Nous appelons à
éviter de négocier l’idée de tout investissement dans des solutions non durables et dangereuses pour la
RDC et la planète » écrivent-ils. Ces acteurs rappellent
que les négociations porterons sur plusieurs thèmes ci-haut et d’autres. Mais pour nous les
résultats devront être l’appui équitable entre l’adaptation et l’atténuation, la réduction significative des
pertes et dommages associés aux impacts du changement climatique ainsi que les efforts d’adaptation et
d’atténuation du changement climatique tenant compte de l’équité et offrant des avantages à tous. Pour cela, poursuivent-ils,
la société civile environnementale de la RDC développe les messages ci-dessous à l’intention des décideurs,
lobbies et bailleurs.
De l’appui équitable entre l’adaptation et l’atténuation.
Les potentialités de la RDC
« La RDC a l’avantage actuellement, autant que le Brésil, d’être au centre de l’intérêt mondial pour la protection
des forêts. Elle a aussi l’avantage d’être écoutée et de rencontrer les décideurs, les lobbies et les bailleurs
qui comptent soutenir la protection de ses forêts. La priorité du financement équitable des actions pour l’adaptation et pour l’atténuation climatique est importante pour corriger le déséquilibre et le faible
financement à l’adaptation et à la résilience en RDC. Ces opportunités doivent être profitables pour le
financement, le transfert des connaissances et des technologies ainsi que des finances équitablement pour
l’adaptation et pour l’atténuation.
De la réduction significative des pertes et dommages associés aux impacts du changement
climatique.
Du fait que les forêts de la RDC contribuent énormément au maintien du climat mondial et, paradoxalement,
les pertes et dommages qu’elle subit sont dus aux actions globales, elle a droit aux financements équivalents
aux pertes et dommages subis. Ces pertes et dommages associés aux impacts du changement climatique
dans les pays en voie de développement comme la RDC sont de plusieurs ordres et interconnectés. Il s’agit,
d’une part, des pertes économiques en termes de revenus (provenant du commerce, de l’agriculture, du
tourisme), des infrastructures et de propriétés. D’autre part, des pertes non économiques individuelles
(mode de vie, santé et mobilité humaine), sociales (territoires, migration climatique, héritage culturel, savoirs
traditionnels et identité culturelle) et environnementales (biodiversité, services écosystémiques). »
Recommandations
Selon ce document, la RDC doit obtenir l’assistance technique et financière conséquente pour minimiser ces pertes et dommages dans
le cadre du mécanisme international de Varsovie. La COP26 doit également rendre opérationnel le Réseau
de Santiago sur les pertes et dommages, qui doit être piloté par les Parties et centré sur les besoins des
pays en développement vulnérables. La RDC devra soutenir les efforts de rendre ce Réseau inclusif et
transparent.
Des efforts d’adaptation et d’atténuation du changement climatique tenant compte de l’équité et
offrant des avantages à tous, l’Action climatique inclusive (ACI) et la transition équitable.
La RDC devra négocier et arracher des appuis techniques, technologiques et financiers nécessaires et à
long terme pour à la fois réduire les effets du changement climatique sur les plus vulnérables et s’assurer
que les avantages et les inconvénients de l’action climatique sont équitablement répartis. La RDC devra
obtenir des garanties pour l’appui d’un plan pour une transition équitable qui offre et garantit des emplois
décents, une protection sociale, davantage de possibilités de formation et une plus grande sécurité d’emploi
pour tous les travailleurs touchés par les politiques relatives au changement climatique.
De la contribution déterminée au niveau national (CDN).
Les 19 % de la partie conditionnelle de la contribution déterminée au niveau national (CDN) constituent la
contribution la plus ambitieuse à l’Accord de Paris sur l’atténuation du climat. La RDC sollicite de partenaires
financiers dans le cadre de la Convention Cadre des Nations Unies sur le Changement Climatique
(CCNUCC) un appui technique et financier suffisant pour atteindre les objectifs actualisés de la CDN, en
donnant la priorité à l’atténuation locale durable qui contribue efficacement à la réduction de la pauvreté et
au développement et avec un objectif de 100% d’énergie renouvelable.
De mécanismes financiers. Il conviendra d’obtenir que les critères de vulnérabilité pour l’allocation des
ressources, allant au-delà des critères de PIB par habitant, soient inclus dans la prise de décision officielle
au sein du Fonds pour l’Environnement Mondial (FEM), du Fonds Vert pour le Climat (FVC) et d’autres
fournisseurs de financement climatique. L’option de l’endettement par les pays en développement retenue
comme mécanisme financier de la lutte contre le changement climatique devra être évité pour ne pas les
plonger dans le surendettement suicidaire.
De la transparence et la redevabilité. Il est également essentiel d’améliorer la transparence sur les
montants fournis via les intermédiaires et sur la manière dont ils atteignent le pays et les populations locales,
ainsi que la prévisibilité, l’accessibilité et la fourniture adéquate des financements des programmes/projets
prévus pour la gouvernance forestière et le développement communautaire tel que foresterie
communautaire, justice climatique et la mise en œuvre d’un réseau d’aires écologiques en faveur des
peuples autochtones. En particulier, les fonds promis pour l’atténuation et l’adaptation doivent atteindre
toutes les communautés locales et peuples autochtones.
Les assises de la Cop26 vont se tenir du 01 au 11 Novembre 2021 à Glasgow en Ecosse. La RDC aura une grande délégation à cette rencontre et connaîtra la présence du Président de la République Félix Antoine Tshisekedi, le VPM.
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