La création de L’Entreprise Générale du Cobalt par le Chef de l’Etat Congolais, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo est partie du constat selon lequel la population Congolaise, au lieu de profiter de ses richesses, elle en meurt. Pour cause, elle travaille dans des conditions déplorables. En outre, il se constate la destruction des concessions et des gisements et ceci a comme conséquence l’économie de notre pays qui en souffre. Elle n’en bénéficie pratiquement pas! Cette décision est donc tombée au moment où la présence des enfants dans les mines et leurs conditions de travail dans les zones minières inquiètent plus d’un, même les Organisations Non Gouvernementales (ONG) internationales. C’est donc une solution de nature à arrêter l’exploitation des Congolais dans les mines d’exploitation artisanale en vue de leur bien-être.
Pour Albert Yuma, Président du Conseil d’Administration(PCA) de cette entreprise, ce projet auquel son comité va consacrer tous ses efforts, a la vocation de participer au développement des provinces du Lualaba et du Haut-Katanga partant des communautés locales avant d’impacter le reste du pays dans la mesure où les activités minières contribuent au financement d’une grande partie du budget national Pour avoir un plan général et avoir un œil sur les activités de l’Entreprise Générale du Cobalt, des stratégies ont été arrêtées pour sauvegarder les avantages de la population locale.
L’artisanat minier en RDC souffre ; il faut le sauver et sauver la population. Voilà qui justifie la mise en place de l’Entreprise générale du Cobalt. La volonté du Chef de l’ Etat Félix-Antoine Tshisekedi, exprimée lors de son adresse au Congrès, a été concrétisée par deux décrets signés par le Premier Ministre et contresignés par le Ministre des mines en date du 5 novembre 2019.Ces décrets ont pris d’ une part, des mesures de sauvegarde du secteur de l’ exploitation artisanale du cobalt et, d’ autre part, le deuxième décret, a créé l’ autorité de régulation et de contrôle des substances minérales stratégiques.
Il est vrai que l’aboutissement de cette résolution découle d’un énième cas d’ accident vécu dans des mines artisanales notamment dans la mine de la concession KCC où l’on avait enregistré de nombreux morts, ainsi que suite au fameux phénomène d’ envahissement de plus en plus régulier des concessions des exploitants industriels du cobalt. Pour Albert Yuma, PCA, cette initiative salutaire a pour mission première de prendre des dispositions en vue de sauver les vies humaines par l’encadrement de l’exploitation artisanale minière qui est au départ une activité légale. Il s’agit donc d’un plan ambitieux de refaire complètement le processus d’extraction, de production et de commercialisation du cobalt artisanal malgré les défis réels auxquels l’entreprise et les dirigeants feront face.
C’est une filiale de la Gécamines qui détient l’exclusivité de l’achat, de la transformation et de la commercialisation du cobalt artisanal. Cette entreprise a tenu sa première réunion sous la houlette du PCA Albert Yuma en date du 17 décembre 2019 au siège de la Direction Générale de la Gécamines.
Ainsi, à en croire Albert Yuma, les deux décrets portaient décision de la création de l’entreprise dénommée « Entreprise Générale du Cobalt » dont la Gécamines est actionnaire à 95% et l’Etat Congolais à 5% à travers le Ministère du Portefeuille.
Son Conseil d’administration est composé des membres représentant la Gécamines, la Présidence de la République, la Primature, le Ministère des mines, le Ministère du Portefeuille, la Province du Lualaba, la province du Haut-Katanga ainsi que les Experts indépendants. Il est composé des personnalités suivantes, sélectionnées au regard de leur expérience : Dominique Takis, Mabulia Venga, Pierrot Kitoko, Sambisaye, Emile Mutunda Koji, Dominique Lumana, Justin Kamwanya et Alex Kande. A ce jour, l’importance du cobalt sur le marché mondial est indiscutable. Notre pays, la RDC en est le premier producteur mondial. Malheureusement il a toujours été ostracisé, relève Albert Yuma.
En effet, en tant que citoyen Congolais, a-t-il dit, nous serons les premiers à dire qu’il existe des problèmes environnementaux, sociaux et de gouvernance à résoudre. Désormais, le cobalt doit profiter au développement du pays et de sa population. Le temps est arrivé pour que la RDC ne reste plus spectatrice sur les marchés internationaux de la commercialisation de ces minerais stratégiques. Le temps où les marchés internationaux nous dictaient notre propre conduite pour nous priver de notre potentiel doit appartenir au passé, a déclaré Albert Yuma. Et de renchérir avec amertume en affirmant que c’est dans les pays très éloignés de la RDC que les industries des téléphones et des voitures profitent de nos minerais.
Pour la réussite de la filiale, il existe des exigences dont la nécessité de réunir l’Etat, les entreprises locales, l’Entreprise Générale du cobalt et la Communauté internationale en vue de trouver des solutions adéquates pour les exploitants artisanaux, les communautés locales ainsi que les exploitants industriels légalement implantés au pays. C’est ainsi que l’ampleur de la production artisanale sera comprise en invitant les bailleurs de fonds, les organes internationaux de développement, la société civile et les secteurs privés à travailler avec le gouvernement pour mettre en commun leurs ressources.
Au cours de l’année 2019, les relations entre les grands et les petits producteurs se sont détériorées à cause des accidents et des éboulements. En effet, cette situation est loin de continuer, a décrété le Président du Conseil d’Administration de cette filiale de la Gécamines. Mais il faut que les concessionnaires du Lualaba et du Haut-Katanga prennent en compte et soutiennent les efforts de formalisation à mener pour que l’exploitation minière à grande échelle coexiste avec celle à petite échelle de manière harmonieuse.
Aussi, faudra-il exiger aux coopératives engagées dans l’ exploitation artisanale à garantir qu’ elles n’ opèreront que dans les zones désignées et déterminées en concertation avec l’ Etat, les concessionnaires et l’ Entreprise Générale du Cobalt. Les zones désignées seront approuvées par l’Enterprise Générale du Cobalt, l’autorité de régulation de ce secteur stratégique et la SAEMAPE. Quant à cette dernière, elle assurera la surveillance alors que la filiale de la Gécamines coordonnera les efforts pour atténuer les risques associés aux profonds tunnels et aux puits.
En effet, c’est à partir du 5 février 2020 que ceux qui œuvrent dans ce secteur d’achat du cobalt devront officiellement cesser leurs activités pour que l’Entreprise Générale du Cobalt, cette filiale de la Gécamines devienne désormais l’acheteur national exclusif de tous les minerais du cobalt produit artisanalement en RDC. Ces activités d’achat seront menées d’ abord à partir des centres d’achats sélectionnés par la filiale de la Gécamines avec les ONG internationales et locales qui seront soumises aux normes et soutenues par 4 bureaux satellites à travers les deux provinces concernées.
Dans ce cas, la filiale de la Gécamines n’achètera que du cobalt venant des coopératives sélectionnées et enregistrées. Chaque coopérative desservira des sites spécifiques en respectant les normes de l’exploitation artisanale responsable. Dans ce contexte, c’est la filiale qui offrira les équipements de protection aux exploitants artisanaux.
En collaboration avec les acheteurs internationaux, cette filiale développera une fonction de surveillance qui sera assurée à la fois par des tiers qui seront nommés pour augmenter la capacité à travers des prestataires d’assurance. L’objectif est que toutes les activités qui s’effectueront dans les différents sites d’achats soient assurées.
Pour cette fin, tous les comptoirs qui ne se conformeront pas aux règles seront fermés autant que bien d’autres déjà fermés par le Gouvernement. Les comptoirs d’achats privés ne seront plus autorisés à fonctionner car les stations d’achats mises en place par l’Entreprise Générale du Cobalt(EGC) seront gérées dans la transparence et monitorisées par les ONG internationales et nationales connues. Les prix seront directement payés aux coopératives par rapport au prix international du marché international du cobalt pour garantir le juste prix aux creuseurs artisanaux.
Pour Albert Yuma, la légitimité des efforts déployés dépendra d’une large consultation et participation des populations locales qui seront conviées dans les consultations que l’Entreprise Générale du Cobalt tient à mener. Pour lui, le succès ne viendra pas du jour au lendemain. Pourtant, il est certain. Voilà pourquoi il demande à tous de s’associer à ce projet, de donner des suggestions pour que sa réussite bénéficie à tous, principalement aux communautés locales avant de bénéficier logiquement à l’économie nationale.
L’invitation à collaborer est également lancée aux organisations qui, par le passé, ont montré leur engagement à résoudre les problèmes récurrents dans l’exploitation artisanale, les donateurs internationaux y compris.
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