Surpris en plein travail dans son atelier à la naissance de l’avenue du président Kasavubu, M. Georges Kahilu Manika, affectueusement appelé Papa Kahilu par ses nombreux admirateurs, 76 ans d’âge, exerce depuis son jeune âge un métier noble, celui d’artiste peintre. Il s’est prêté de gré à un entretien mémorable à notre reporter. C’est une interview inédite au cours de laquelle Papa Kahilu a cédé à l’amertume devant l’indifférence affichée par les gouvernants Rd Congolais face à la culture depuis l’indépendance du pays jusqu’à ce jour. Découvrons Papa Kahilu.
PALMIER MAG : Papa Kahilu, veuillez nous faire l’honneur de vous présenter aux lecteurs de Palmier magazine.
GEORGES KAHILU MANIKA : Merci de l’intérêt que vous manifestez à ma modeste personne. Je me nomme Georges Kahilu Manika. Je suis peintre plasticien avec aujourd’hui 52 ans de carrière. D’aucuns me reconnaissent peintre, virtuose de la lumière. En 1962, j’ai bénéficié d’une bourse d’études de l’Eglise Méthodiste Unie pour une formation en Rhodésie du Nord, l’actuelle Zambie. Pendant quatre années, j’ai reçu une solide formation d’illustrateur à «l’Africa Littérature Center à Kitwe». En 1966, j’obtiens mon diplôme en arts plastiques et en illustration. En 1967, je regagne Lubumbashi, siège important de l’Eglise Méthodiste Unie au sein de laquelle je suis embauché dans le Département de l’Education chrétienne, de 1967 à 1974. Après, j’ai décidé de m’installer comme artiste professionnel indépendant, mon occupation jusqu’à ce jour.
PM: Papa Kahilu, parlez-nous de diverses expositions auxquelles vous avez participé ?
GKM: J’ai déjà participé à plusieurs expositions collectives et individuelles. La liste est longue.
PM: Dans quelle catégorie vous retrouvez-vous ?
GKM: Comme, je l’ai dit, c’est l’art plastique et le naturalisme qui est ma prédilection. Ceci me permet de transmettre un message particulier sur la vie quotidienne. Je m’inspire des proverbes africains.
PM: Etes-vous répertorié au ministère de la culture ?
GKM: Oui, on me reconnaît partout même si l’autorité ne nous assiste pas.
PM: Avez-vous un message particulier pour mettre un terme à cet entretien ?
GKM: L’autorité doit se rendre à l’évidence que la culture est le socle de tout développement. Il faut assister les artistes en général pour la promotion de l’art congolais, comme on le fait pour les musiciens. Ce sont des étrangers qui achètent nos œuvres ; mais ils sont dérangés à la frontière. Les congolais n’achètent pas nos produits finis. On nous avait demandé d’encadrer les apprenants de l’Institut des Beaux-Arts, en son temps, il y avait la présence d’un ministre. Celui-ci est reparti sans un geste pour nous. Je remercie le Groupe Forrest, l’ASBL Dialogues et le Groupe Number One. Notez qu’il y a des fonds que l’Union Européenne envoie pour les artistes africains. Cet argent n’arrive pas à destination, c’est-à-dire aux bénéficiaires. C’est malheureux ! J’ai suivi le discours programme du nouveau premier ministre qui a mis un accent particulier sur la Culture et l’Art. Qu’il en soit ainsi.
Discussion about this post